« Je suis venue pour la première fois à Hong Kong en 2017, et je suis très heureuse de pouvoir y revenir
cette année pour exposer une nouvelle sélection d’œuvres qui font écho au mouvement impressionniste
dont on fête les 150 ans cette année.
Ce mouvement a révélé la peinture elle-même, la matière de la peinture, comme un sujet
d’émerveillement, englobant la couleur, la lumière, les vibrations et la transparence.
Il a rompu avec bon nombre de conventions académiques qui réduisaient la peinture à un moyen de
représentation sans explorer l’expression de la matière en tant que telle.
Claude Monet et les impressionnistes ont observé la lumière, les variations chromatiques qu’elle insufflait
selon lheure de la journée ou les conditions atmosphériques. La peinture crée l’illusion du mouvement et
pousse les peintres à quitter l’atelier pour peindre en plein air. La touche picturale devient source
d’émotion et les peintres ne cherchent plus à la faire disparaitre. Cette approche traduit une impression de
mouvement, une captation de l’immédiateté fugitive. Les impressionnistes optent pour une perspective de
l’observation et échappe à la perspective linéaire figée pour retranscrire le plus possible la vision humaine
avec ses zones de netteté et de flous.
J’ajoute à l’influence des impressionnistes celle de Maurice Denis pourqui il s’agissait de disposer les
couleurs dans un ordre spécifique pour représenter la réalité. Insistant ainsi sur le caractère abstrait de la
peinture et à sa dimension métaphysique.
« Souvenez-vous qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque
anecdote, est essentiellement une surface plane couverte de couleurs en un certain ordre assemblées. » —
Maurice Denis
Ma peinture développe un style figuratif un style figuratif empreint d’abstraction où la peinture et le geste
priment sur le sujet. Ma pratique de la gravure a également influencé ma touche picturale, introduisant de
nombreuses lignes verticales, petites et grandes, qui animent rythmiquement la surface de la toile et
accentuent la vibration des couleurs et des formes. La précision alterne avec le flou, créant un espace
fluide et imperceptible où l’œil du spectateur est toujours invité à imaginer quelque chose d’inconnu et de
personnel.
La peinture prend chair et devient le vivant qu’on observe »